« Aujourd’hui, j’ai été promu-e, après tout ce temps !!! »
En tant que salarié, n’est-ce pas l’objectif tant attendu qui se réalise enfin ? Mais derrière cette nouvelle situation se dissimulent aussi de nombreux désagréments.
En effet, manager ses anciens collègues, cela peut vite devenir compliqué, car si le poste et vos responsabilités changent, la relation que vous entretenez avec vos collaborateurs également.
Et c’est là tout l’enjeu de cet article : comment bien faire la transition dans une prise de fonction interne où vous vous retrouvez à manager vos anciens collègues.
Prise de poste : les pièges à éviter dans le management de vos anciens collaborateurs
Effectivement, un nouveau poste présente de la nouveauté, une nouvelle dynamique, de nouveaux collègues, une nouvelle situation… L’envie est là et on se sent excité à l’idée de pouvoir manager son équipe comme on le désire.
Et puis, on s’interroge :
« Mais au fait, mon équipe, ce sont mes anciens collègues ? Suis-je capable de mettre la juste distance ? Comment vont-ils me percevoir ? Vais-je les décevoir ? »
Car l’enjeu est double par rapport à une nouvelle entreprise, les cartes vont être rebattues vers une nouvelle dynamique.
Oui, mais laquelle ?
- Spirale positive en permettant de tirer votre équipe vers le haut;
- Spirale négative en cristallisant de la rancœur et du ressentiment parmi vos anciens collègues.
Alors comment s’y prendre dans cette situation ?
Comment trouver le juste équilibre dans le management de vos collaborateurs ?
Comment passer de collaborateur à manager ?
C’est avant tout une question de légitimité personnelle et de votre propre sensibilité à ce nouveau poste, ainsi qu’à votre nouveau positionnement.
Pour autant, il y a des trucs et astuces pour démarrer du bon pied !
1) Posez un cadre avec vos anciens collaborateurs
Cette première méthode n’est pas nouvelle, mais il est important de la rappeler.
Qui dit nouvelle dynamique dit nouveau cadre. Et forcément, il est à définir avec ce que vous estimez être le mieux.
Le cadre peut être imposé, proposé, co-construit, évolutif…
Cela donnera votre teinte personnelle et également vos limites, ce sur quoi vous allez être vigilant. Ce cadre doit permettre de se sécuriser individuellement mais également de sécuriser le groupe ; votre nouvelle posture de manager va vous demander de capter comment évolue votre équipe et d’être en protection vis-à-vis de cela afin d’amorcer votre transition d’ancien collaborateur à manager.
Je vous rappelle le triangle positif des 3 P :
Pour qu’une équipe au sein d’une entreprise atteigne sa puissance d’action au quotidien, il y a 2 prérequis :
- Qu’elle se sente suffisamment en protection pour oser ;
- Qu’on l’autorise à agir et à prendre des initiatives (permission).
Le cadre doit permettre d’ajuster ces 2 paramètres pour avoir une équipe performante au travail.
2) Séparez le pro et le perso dans votre nouvelle prise de fonction
Il est possible que vous ayez tissé du lien avec vos collègues en dehors du travail ; c’est justement ce à quoi nous allons maintenant nous intéresser.
Le danger est de se retrouver dans une situation où vous devez trancher ou recadrer un collaborateur qui est un ami par ailleurs.
Et de toute évidence, vous pouvez vous retrouver en difficulté car l’affect entre en ligne de compte. D’ailleurs, votre collègue peut aussi vous faire culpabiliser pour éviter la sanction…
Manager une équipe dont on est issu, ce n’est jamais simple ! Il y a toutefois différentes solutions pour résoudre cet épineux problème affectif.
Vous pouvez faire le choix de couper vos liens d’amitié pour bien acter la prise de votre nouveau poste, mais je vous recommanderais plutôt la technique des casquettes, qui est une manière plus naturelle de gérer la situation sans couper les liens que vous auriez pu avoir auparavant.
La technique des casquettes est relativement simple en soi : il s’agit de prendre conscience que nous jouons des rôles aussi bien en entreprise que dans notre vie personnelle.
L’enjeu va être de bien spécifier à votre interlocuteur dans quelle casquette vous vous situez momentanément.
Est-ce que c’est l’ami, ou le copain de soirée, ou bien le manager voire le responsable hiérarchique ?
Ainsi, vous allez pouvoir continuer à garder vos liens d’amitié avec vos anciens collègues tout en ajoutant une nouvelle casquette, celle de responsable hiérarchique.
Dans tous les cas, il faut que vous vous sentiez bien avec votre posture, c’est le plus important.
3) Ne pas détruire le management de votre prédécesseur
Vous venez de prendre la place de votre ancien responsable hiérarchique, et il y a une multitude d’actions qui étaient faites auparavant, aussi bien en termes de management que d’autres choses, d’ailleurs.
Dans ce cas, il y avait sûrement des collaborateurs qui adhéraient à certains comportements et d’autres qui voulaient voir certains éléments changer.
En la matière, rien n’est tout noir ou tout blanc, et les situations sont toujours plus complexes qu’on ne l’imagine.
De plus, sur une nouvelle prise de fonctions, vous ne maîtrisez pas encore l’ensemble du poste. Vous allez avoir besoin de temps avant de devenir autonome sur votre poste.
Mais prenez surtout garde à ne pas rentrer dans le piège de : « Maintenant que je suis là, vous allez voir, je vais tout changer et ça va aller beaucoup mieux » !
Si votre prédécesseur n’a pas réussi, il y a sûrement bon nombre de raisons et ce n’est pas si simple non plus.
Il est important de rester humble face à la situation et de ne pas tomber dans le syndrome du sauveur. On le voit en politique avec les nouvelles réformes qui sont censées tout changer pour le mieux et qui, bien souvent, créent d’autres problèmes venant se juxtaposer à ceux existants.
Je vous recommande de continuer ce qui se fait : cela vous permet de prendre vos marques, de découvrir les rouages du poste, sans trop de risques. Puis, dans un second temps, lorsque des difficultés interviennent, vous pouvez proposer des solutions différentes dans le but de résoudre la situation. C’est l’occasion aussi de repérer la cause réelle du problème.
Évitez les grandes réformes si vous n’êtes pas en maîtrise suffisante de votre poste.
4) ne restez pas seul dans le management de vos anciens collègues
C’est l’une des difficultés que connait un responsable ou un leader d’équipe : au final, on est seul à prendre les décisions.
Lorsqu’elles sont bonnes, l’équipe perçoit cela comme évident et lorsqu’elles sont mauvaises, c’est souvent le manager qui est en cause.
Cette posture est difficile à tenir dans le temps et donne une impression de grande solitude. Dans cette situation, entourez-vous de nouvelles personnes de confiance pouvant vous apporter un regard extérieur.
Cela peut être un ancien collègue où la relation a été peu impactée par la prise de poste, un autre responsable d’équipe, le responsable hiérarchique, une personne à la RH…
Partager et déposer votre fardeau est d’autant plus important que vos décisions peuvent avoir un grand impact sur votre équipe, voire l’entreprise dans son ensemble !
Et si vous vous sentez suffisamment légitime, vous pouvez même partager vos doutes et vos peurs directement avec votre équipe.
Bien évidemment, il faut être prêt à se faire contredire et à soutenir sa position à certains moments, mais il ne faut pas que vous le preniez personnellement.
Vous faire accompagner si vous devenez manager de vos anciens collègues
Une prise de poste n’est jamais facile dans les conditions évoquées, donc apprenez à être à l’écoute de vos ressentis et de votre équipe afin de vous ajuster et faire évoluer les situations.
Si vous en ressentez le besoin, ETICO vous propose de nombreuses possibilités pour évoluer sur un poste (coaching) mais aussi pour accompagner au mieux le management de votre équipe.